Samedi 12 octobre 2024:

Je n’ai pas très bien dormi, donc à 06H00 je suis debout sans problème même si crevé. Pas de petit déj! Ca fait 22H que je n’ai pas mangé! A 06H15 un vieux pick-up arrive, je ne dis pas 4×4 parce que je verrais plus tard que c’est une propulsion. On traverse le village et petit à petit le pick-up se remplit, on se retrouve donc à 5. Ils ont une pelle et des cordes. le soleil se lève gentiment. Joli focus sur le pare brise!

Le chemin est tellement défoncé que parfois on doit mettre des cailloux pour boucher des trous ou mettre des coups de pelle pour aplanir le sol. Grâce à ça on arrive à descendre le pick-up à 500 m de la rivière. Il nous reste à faire 5,5 km pour retrouver la moto. J’avais enregistré la position la veille avec le téléphone. Ils crapahutent à toute vitesse, en tout cas ces sauveurs, ils ont la caisse:

On arrive à la moto, il y a pas mal de descente jusqu’à la rivière donc assis sur la selle ça avance pas mal. Pour un passage délicat qui fait une grosse marche il y en a 2 qui tirent la moto avec une corde et on est 3 à la pousser. Sur la piste avec un moteur je la trouve super légère mais les 130 kilos de la bête se font sentir tout de même (la moitié du poids de ma 1200 Super Ténéré). Dans la rivière il y a des passages de sable et de galets donc on galère un peu et une fois la rivière descendue il y a une bonne montée vers le pick-up mais à 5 on s’en sort pas si mal. Vers 11H00 on charge la bête (estropiée).

On est reparti en pick-up, je commence à respirer un peu mais je suis complétement cuit, avec le ventre vide. J’ai amené une bouteille d’1,5 litre d’eau que j’ai torpillé. Je leur en ai proposé mais ils n’en ont jamais voulu. Ils ont bu un petit coup dans la rivière et c’est tout, tout en chiquant une bonne dose de feuilles de coca! D’ailleurs le premier argentin qui est venu me chercher avait une grosse boule dans une joue, bien que n’ayant pas de CAP de joueologue je me suis dis que le pauvre avait un œdème. Après j’ai vu qu’ils avaient tous une joue joufflue et qu’ils se fourraient des feuilles de coca dans la bouche. On est reparti!

A midi on décharge la moto à l’auberge. Je pensais qu’on allait mettre la journée! Heureusement que l’on n’a pas pris le pick-up du proprio:

J’ai proposé aux personnes qui m’ont aidé de leur donner de l’argent mais ils ont tous refusé et m’ont regardé comme si j’avais insulté leurs mères! Incroyable. J’arrive tout de même à leur payer une bière. Le loueur de moto m’appelle et me dit qu’un mécano de Tinogasta peut venir me chercher ainsi que la moto et la réparer le jour même, je n’en revient pas! Une bonne pizza au fromage m’attend, je la dévore.

Le proprio de l’auberge:

Le dépanneur arrive pour 16H30, j’ai le temps de me taper une micro sieste de 2 heures. Dés qu’ils arrivent (ils sont 2) on charge la moto:

C’est parti mon kiki:

Vers 19H00 on arrive au garage:

Une fois lavée, la moto est sur le pont:

Le mécano me conseille une « cabanas » à 400 m du garage, on vient même me chercher en voiture pour transporter tout mon merdier! Tout ça pour 20 000 pesos (environ 18 euros).

Le mécano me tient au courant par watsapp, les disques sont bien cramés! La moto totalise à peine 3000 km et je ne suis pas un fou de l’embrayage. J’ai changé les disques d’embrayage de mon 1200 à 240 000 km alors qu’ils étaient encore bon, et en ayant fait beaucoup de tout terrain! La bonne nouvelle c’est qu’il a les pièces d’origines en stock.

Je me fais même livrer un sandwich:

A 00H30 je reçois un message: la moto est prête. Je m’acquitte de la facture de 240 euros, pièces main d’œuvre et trajet compris. Un virement Western Union et c’est réglé! En faisant les 400 m à pieds pour aller chercher la moto je vois d’autres garages, camions notamment, qui travaillent à point d’heures!

Le tracé (même si c’est en voiture et que ça ne compte pas ;):

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La vidéo :